Showgirls

Testé le 3 janvier 2019

Fiche technique

Titre : Showgirls (US) (FR) / ショーガール (JP)

Année de sortie : 1995

Origine : US

Réalisateur : Paul Verhoven

Version LD testée : Version US - ML105525

Durée : 131 min

Format : Letterbox (open)

Meilleur mode (lumagen) : Film



Showgirls reçoit à sa sortie un très mauvais accueil du public. Le film fait un flop (pour un budget de 45.000.000 de dollars, les entrées ne rapportent pas plus de 37.000.000 de dollars, soit une perte de presque 10.000.000 !), les critiques sont violentes, et Showgirls reçoit même 13 nominations au Razzie Awards 1996, festival qui récompense les pires films de l'histoire. Verhoeven, pas rancunier, se déplacera même pour récupérer sa récompense.


C'est certainement la raison pour laquelle je décidai de voir le film tardivement. Étant un grand amateur du réalisateur, et n'ayant jamais été déçu (sauf par Basic Instinct), j'évitais consciencieusement le "très officiel" navet de Verhoeven. Et pourtant, le thème semblait bien sympathique à première vue. Une striptea... euh, danseuse professionnelle travaille dur pour se faire une place dans le monde du peepsho... pardon, du spectacle, dans la très respectable ville de Las Vegas.

Aujourd'hui, en 2019, les critiques semblent beaucoup plus modérées à propos du film. Bien vendu en vidéo, visionnaire pour certains, il accède même au statut de "film culte" dans la bouche de Quentin Tarantino. Après l'avoir vu moi-même, et ayant été agréablement surpris dans tous les sens du terme, j'approuve effectivement et prendrai la défense du "pire film" de l'année 96.

Alors oui, les acteurs peuvent paraitre superficiels. Mais n'est-ce pas là une évidence dans le monde artificiel et vide de Vegas ? Si le public fut gêné à sa sortie, c'est peut-être qu'il imaginait assister plutôt à une vision sympathique du monde du spectacle. Au lieu de cela Verhoeven met en scène des filles pas très intelligentes, dans des décors en carton-pâte qui se trémoussent sauvagement plutôt qu'elles ne dansent. Le seul espoir d'évolution artistique, symbolisé dans le film par un petit metteur en scène et danseur professionnel, se retrouve anéanti lorsque sa représentation se fait huer par une foule avide de distractions plus légères. Derrière la scène, ce n'est pas rose non plus. Harcèlements, corruption, drogue, prostitution, viols font partie du petit quotidien de ces femmes, qui, si elle entrent naïves dans le métier, en ressortent dévastées physiquement et psychologiquement ; en témoignent les nombreuses scènes à l'hôpital dans la seconde moitié du film.

On ne peut pas dire non plus que le film soit mal réalisé, au sens purement technique du terme. La photo est vraiment impressionnante. Les costumes, les couleurs, les chorégraphies sont techniquement tellement bien maitrisée que c'en est presque gênant au vu du parti pris par le film. Mais c'est ce qui fait tout le talent, à mon sens, de Paul Verhoeven ; de la même manière que Starship Troopers est une critique acerbe de l'armée tout en semblant parfois en faire l'apologie.


Que dire du Laserdisc, sinon qu'il fait parti des plus beau LD jamais édité. Chose rare pour une édition américaine ; et ce n'est pourtant pas du Criterion. C'est simple : une image parfaite, un son bien équilibré, et une superbe jaquette. Cette édition se paie en plus le luxe de présenter une version letter-box "open", en 2.10:1. On gagne ainsi au moins 10% d'image en plus par rapport à la version cinéma, ce qui n'est pas une mince affaire si l'on apprécie "l'esthétique" du film.


Notes

Film

3.5/5

Laserdisc

5/5



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