Hell in the Pacific

Testé le 12 février 2019

Fiche technique

Titre : Hell In the Pacific (US) / Duel dans le Pacifique (FR) / 太平洋の地獄 (JP)

Année de sortie : 1968

Origine : USA

Réalisateur : John Boorman

Version LD testée : Version US - 8028-85

Durée : 105 min

Format : Letterbox

Meilleur mode (lumagen) : Film / Auto



1945, la guerre du pacifique arrive à terme. Seuls deux hommes s'affrontent encore aveuglément sur une île au large du Japon. Après leur chute sur l'île, ils doivent survivre en plus de mettre en place des stratégies de défense/attaque l'un contre l'autre. Peu à peu ils finiront par trouver un terrain d'entente, malgré un langage et une façon de s'organiser radicalement différents.

L'idée est bonne pour aborder de nombreux points philosophiques. Une des question les plus importante du filme est celle de la différence culturelle, qui s'efface au profit d'une universalité humaine qui nait dans le besoin de survie. Un thème qui est cher à Boorman. Pourtant le sujet est beaucoup moins bien traité que dans Deliverance. Tout est beaucoup moins subtil ici, surement à cause du thème de la guerre, que Boorman n'a jamais réussi à maitriser à mon avis. Aussi à cause du contexte culturel americano-japonais, que les européens ont toujours tendance à caricaturer.

Lee Marvin incarne le stéréotype occidental, désorganisé mais sympathique, qui se bat pour l’Amérique et un Dieu intolérant. Toshiro Mifune, est lui l'image parfaite du Japonais fier, indépendant, et qui se bat jusqu'au bout pour l'honneur. C'est un léger comme raison de se faire la guerre, mais bon on comprend vite que le film est plus symbolique que réaliste. La preuve en est de l'impossibilité totale de survivre dans les conditions que présentent le film. Pas de construction d'abris, pas d'organisation pour stocker la nourriture, aucune économie d’énergie des corps. Et pourtant les deux héros ne semblent pas s'affaiblir, ni manquer de volonté. Ils construisent en quelques heures un radeau qui mettrai des mois à réaliser, et partent en pleine mer sans provision ni autre préparatifs. Et pourtant ils y arrivent, ils luttent contre les tempêtes, semblent pouvoir s'orienter sans aucun outil.

Mais bon, on finit par pardonner au film toutes ses incohérences, et plonger dans l'action, grâce à une superbe mise en scène et des acteurs excellents. L'île est magnifiquement filmée par Boorman que l'on sent à l'aise dans les scènes forestières. La musique aussi, signée Lalo Schifrin, est excellente et immersive. Hell in the Pacific est un long métrage parfaitement maitrisé techniquement bien qu'il soit scénaristiquement perfectible.


L'édition américaine du laserdisc présente un double avantage d'être la seule version Widescreen du film éditée en LD, et de proposer aux spectateurs les deux versions alternatives du dénouement final ; la seconde fin étant à mon sens la plus intéressante, bien que moins typiquement Boormanienne. Pourtant cette édition est loin d’être sans défaut. On notera des problèmes importants de timing, qui empêchent certains désentrelaceurs de faire leur travail. Le lumagen donnera ainsi une image précise en mode "film", mais qui ne passera pas toutes les scènes. Le mode "vidéo" sera à l'aise sur toute la longueur du film, mais les passages fouillis afficherons souvent une bouillie de pixels (dans la foret par exemple). Le DVDO Edge, bien que manquant de précision, réussira étonnement à rendre l'image la plus stable qu'il soit possible d'avoir sur ce laserdisc. L'idéal, mais je n'ai eu le temps de vérifier, serait donc de faire passer le film en 480p par le DVDO, puis de le mettre en 1080p grâce au lumagen. Un autre problème est celui de la baisse radicale de qualité d'image en face B, du moins durant les premières dix minutes. La résolution est bien plus basse, et les couleurs délavées. En bref, un laserdisc compliqué, mais qui propose tout de même un contenu riche.


Notes

Film

3/5

Laserdisc

2.5/5



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