Exotica

Testé le 27 mars 2019

Fiche technique

Titre : Exotica (US/FR) / エキゾチカ (JP)

Année de sortie : 1995

Origine : Canada

Réalisateur : Atom Egoyan

Version LD testée : Version 4704 AS

Durée : 104 min

Format : Letterbox

Meilleurs modes (lumagen) : Film or Auto (Frame Detection = 15)



Ceux qui ne connaissent pas encore Atom Egoyan pourront se méprendre sur le contenu du film s'ils s'en tiennent au titre et à son descriptif rapide : un thriller sulfureux qui tourne autours des relations étranges que développent une strip-teaseuse avec l'un de ses clients. En 1994, on ne peut pas dire que le polar érotique soit un genre très original. Et pourtant Exotica, long métrage canadien, se démarque des nombreuses productions qui tournent autours de cette thématique, en faisant du thriller un prétexte pour traiter d'une question plus profonde, celle du commerce des corps et des sentiments. Francis achète chaque soir la présence de Christina à sa table ; relation monnayée que ni lui, ni elle ne semblent parfaitement pouvoir définir au début du film ; Thomas, jeune propriétaire d'une animalerie engagé dans des activités illégales, est entouré de tout un système d'échanges et de négociations dont dépendent sa vie sentimentale et professionnelle. Toutes ces transactions sont au cœur de l'intrigue et permettent de bien comprendre le dénouement final.

Si Exotica est si agréable à voir, c'est surtout grâce à la formidable bande son, écrite par Mychael Danna. Ce n'est pas la première fois que les deux artistes s'associent. Le compositeur avait préalablement travaillé sur l'un des premier long métrage d'Egoyan, Family Viewing. Les morceaux aux consonances orientales de Danna siéent, plus que jamais dans Exotica, au style du réalisateur arménien. Des pistes rythmées, lentes, ambiance tamisée, servent de fond sonore au cabaret. Des thèmes plus nostalgiques et tristes, joués au piano, accompagnent les détours scénaristiques consacrés au lourd passé des personnages. Les morceaux sont souvent introduits par la voix suave d'Eric, animateur du club, introduisant les danseuses, et servant parfois même de narrateur au film.

Si vous cherchez à voir un film intelligent et marquant, Exotica saura combler vos attentes. Même les plus réticents au genre ne pourront être insensibles à l'esthétique, et à la superbe musique qui accompagnent le film. Par contre, n’espérez pas comprendre complètement l'intrigue ni relever toutes les subtilités lors d'un premier visionnage. Exotica est une œuvre complexe qui doit être mûrie et revue pour être pleinement appréciée.


Le laserdisc permet d'apprécier au mieux le film, avec une image de bonne qualité, sans toutefois exceller. Ça manque un peu de précision, et les nuances de noir de contrastes. La version américaine est la seule disponible sur le marché du laserdisc hormis une version hong-kongaise, et c'est bien dommage qu'une version japonaise n'ait été réalisée. Le ratio cinéma est respecté, avec un beau 1.85:1 qui occupe tout l'écran sur une TV moderne. L'image tient bien en mode film sur le lumagen sans rupture dans le processus de desentrelacement. Cette édition est donc une copie bien réalisée et confortable à regarder. On regrettera l’absence de "close caption", nécessaire à mon avis pour profiter d'un film aussi complexe. Également, on peut dire que la couverture du disque est d'assez mauvais goût. Elle joue sur l'aspect érotique du film, en mettant en scène une femme qui n'est même pas l’actrice du film, et cela juste pour vendre un film méconnu du grand public. Dommage.


Notes

Film

5/5

Laserdisc

3/5



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